J’étais à Tarakan la semaine dernière, une petite ville au Nord-Est de Kalimantan, pour améliorer le bien-être de deux ours dans les soins du Ministère des Forêts. Il s’agit de deux adorables femelles qui, depuis 5 ans, partagent une cage mesurant 1,5m x 3m (et 1,8m de haut). Le seul objet dans la cage était une bassine d’eau qui était enchainée de façon que les ours ne pouvaient pas s’y baigner. Quelques planches servaient de toit et l’ensemble des sécrétions et des restes de nourriture tombaient à même le sol sous la cage. La partition au milieu de la cage avec sa porte étaient cassées, rendant impossible la possibilité d’isoler les ours dans un compartiment ou l’autre.
Dans un premier temps, je fis faire une petite cage dans laquelle nous pouvions mettre les ours provisoirement pendant que nous réparons et améliorons leur cage principale. Avec des employés du Ministère des Forêts, nous nous rendîmes chez les pompiers qui nous donnèrent des vieux tuyaux avec lesquelles on fit un hamac. Du bois, saisi par les douanes à des bucherons illégaux, servi à faire une plateforme. Un soudeur répara la partition métallique et sa porte, rendant maintenant possible notre accès à l’intérieur de la cage malgré la présence des ours. On coula une dalle en ciment sous la cage pour permettre de facilement nettoyer les déchets et on ajouta quelques tôles ondulées sur les planches qui servaient de toit.
Le tout pris 6 jours et coûta environ 450 euros. Les deux ours sont encore dans la même cage, mais elles ont maintenant un hamac, une plateforme en bois, une bassine dans laquelle elles peuvent se rafraichir, un toit étanche et un environnement plus propre. En espérant que les employés suivent mes recommandations, elles recevront aussi un meilleur régime alimentaire et un apport régulier de branches et de feuillage.
Malheureusement il n’existe aucun sanctuaire à Kalimantan qui pourrait accueillir ces deux ours, et elles sont tellement apprivoisées qu’elles n’auraient pratiquement aucune chance de survivre si on les relâchait en forêt. Je voudrais pouvoir leur donner accès à un enclos avec des arbres, mais pour l’instant je n’en ai pas la possibilité. Ces deux adorables ours qui n’ont même pas reçu de nom, devront, hélas, continuer à vivre dans 4,5 m2 en attendant une meilleure alternative.
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